Les travaux d’infrastructure tournent à plein régime. Tous les bâtiments de l’Orangutan Haven bénéficient d’une architecture moderne et innovante, avec une attention toute particulière portée sur la durabilité, tant dans le choix des matériaux de construction que dans leur mise en œuvre. Le chef de chantier Gilbert Murrer explique ce que cela signifie concrètement. Ce jeune Autrichien, issu d’une famille de constructeurs en bois, s’est spécialisé dans le bambou à Bali. Il travaille pour notre fondation sœur YEL et s’engage, avec passion, dans le centre depuis la construction des premières infrastructures en 2017.

Le bambou est idéal
Dans le climat tropical de Sumatra, le bambou de croissance très rapide offre une base idéale pour une construction durable. Les particularités locales, telles que les conditions climatiques ou les matières premières disponibles sur place, sont prises en compte dans le choix des matériaux et du mode de construction. Le bambou joue ici un rôle central. Il s’agit d’une matière première à croissance rapide et inépuisable, qui constitue une excellente alternative aux bois durs. Comme les tiges de bambou sont creuses à l’intérieur et présentent des nœuds à intervalles réguliers, elles sont extrêmement stables. Réparti sur un terrain de 47 hectares, le bambou est cultivé sur place pour les besoins attachés à l’Orangutan Haven et sert de projet modèle pour une sylviculture durable. On évite ainsi tous les frais de transport de cette matière première importante. Les tiges de bambou sont, selon les besoins, nettoyées, immunisées contre les termites, séchées et ensuite utilisées pour les constructions en bambou. Même les bardeaux pour les toitures sont fabriqués ici par les ouvriers.

Sans ciment, ça marche aussi
Le secteur de la construction génère, dans le monde entier, plus de 30% des émissions mondiales de CO2. La production de ciment en est à l’origine pour une large part. C’est pourquoi le centre évite, autant que possible, le béton. Il est remplacé par des matériaux de construction innovants et locaux, fabriqués à partir de sable et d’argile. Comme on peut le voir dans la vidéo, les murs des bâtiments sont construits par exemple à partir de couches d’argile pilée, enfoncées dans les coffrages à l’aide de pilons fabriqués sur place. Cela permet non seulement d’éviter l’utilisation de ciment mais aussi de contribuer, dans la mesure du possible, à la mise en place de technologies vertes. Des panneaux photovoltaïques sont installés sur les toits ou bien ceux-ci sont végétalisés car cela rafraîchit et absorbe l’eau.
Construire en fonction des conditions naturelles
Dès le choix de l’emplacement des îles dans le centre, les conditions naturelles ont été prises en compte afin d’avoir, le moins possible, recours à des matériaux de construction artificiels. Les points d’eau existants ont été utilisés et élargis uniquement en creusant. Aucune membrane ou bâche d’étang n’a été utilisée et les rives sont partiellement formées et recouvertes d’argile et de pierres. Les visiteurs pourront bientôt le constater en observant les toilettes à l’accueil où, au lieu d’être abattus, les arbres ont été intégrés dans l’architecture.


Chaque nouvelle construction est dûment célébrée avec les ouvriers. Le chef de chantier offre alors, selon la tradition, une tournée de vin de riz local Tuak – Toss (santé) !